Création publicitaire: Le maillon faible
Amateurisme et manque
d’imagination sont très souvent criards.
S’il fallait juger la
création publicitaire au Cameroun au nombre de participation aux différents
forums africains ou mondiaux où s’affrontent les campagnes que les diverses
agences qui y participent jugent comme les meilleures, l’exercice ne serait pas
compliqué. Il ne faudrait pas plus que les doigts d’une main pour faire le tour
de la question.
En dehors du Mondial
d’argent remporté par l’agence McCann dans la catégorie Marketing direct pour
la campagne "La preuve par l’œuf" réalisée pour le compte du coursier
Chronopost en 2000, plus rien. Aucune participation des agences camerounaises.
Aucune confrontation avec les divers courants et les autres regards sur le
monde et les idées qui animent l’univers de la publicité.
Si de façon générale sur
le plan du Print, la création publicitaire est d’un bon niveau, à quelques
exceptions près, on ne peut pas en dire autant pour l’audio-visuel. Une
situation qui à l’analyse résulte selon un observateur critique de l’activité
publicitaire du fait que " tout le monde pense, et notamment de nombreux
patrons d’entreprise, que pour réaliser un spot, il suffit de prendre une
caméra, une paire de comédiens, très souvent médiocres et de leur faire dire un
texte sans âme. Et après un montage approximatif et sans test ou étude
préalable quelconque, le produit est bon à diffuser ".
En plus de son refus de
s’ouvrir et de se renouveller, la profession reste peuplée d’aventuriers
d’horizons divers. Résultat, on se retrouve au final avec des messages
publicitaires d’une faiblesse technique et d’une grande médiocrité conceptuelle
qui ne remplissent pas leur fonction. À savoir : créer de l’intérêt autour du
produit afin de susciter l’acte d’achat. Au final, on a alors des spots comme
celui qui fût diffusé il y a quelques
années et qui, pour monter le niveau de sophistication d’une voiture, montrait
Talla André-Marie, handicapé de la vue, au volant de cette dernière. L’échec
était assuré et l’argent dépensé inutilement. Que dire alors des nombreux
messages publicitaires, qui mériteraient bien d’échouer dans une poubelle,
auxquels sont soumis les téléspectateurs camerounais. On peut citer au hasard
ceux qui sont diffusés par le Cerac dans la lutte contre le vih/sida, par le
Complexe chimique camerounais (Ccc) pour son savon "Miss Afrique ",
Cimencam, Pam’s, l’Onel… A ces
différents points, on pourrait aussi ajouter une faible appropriation par les
publicitaires des attitudes et expressions courantes qui auraient donné, un peu
plus, de couleur locale à leurs messages trop souvent aseptisés. Pas très excitant en définitive.
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