La convergence banque-mobile sera-t-elle une bataille ?








Désormais aux opérateurs de téléphonie mobile, MTN et Orange, aux établissements financiers ou de micro-finance (Express Union, Express Exchange) qui offrent des services financiers via mobile, il faudra rajouter la Société générale de banques au Cameroun SGBC avec son service Monifone qui offre transfert d’argent et paiement de facture comme services.


En choisissant, à la différence des banques comme Afriland First Bank ou Bicec  qui sont en partenariat avec des opérateurs de mobile, de lancer sa propre plateforme de services financiers via mobile la SBGC nous entrouvre un pan des divers aspects de la convergence mobile et banque qui présente de gros enjeux si l’on en juge par le volume des transactions effectués par une société comme Express Union que le rapport d’activité de la Cobac évaluait à plus de 300 milliards de F Cfa pour l’année 2011.

 Désormais, grâce au téléphone portable, les Camerounais peuvent payer des factures, transférer des fonds sans avoir à transporter ni à conserver physiquement des espèces. La révolution numérique mobile est donc synonyme de progrès au sens large : elle améliore l’inclusion sociale et les conditions de vie d’une grande partie de la population.


Sur d’autres marchés, ces systèmes de paiement par téléphonie mobile peuvent être proposés soit par des banques, soit directement par des opérateurs de téléphonie mobile. En Afrique centrale, les licences sont accordées uniquement aux établissements bancaires par la COBAC. Ces derniers pouvant alors contracter des partenariats avec des opérateurs de téléphonie mobile. Une situation, du fait de l’exclusivité existant entre l’opérateur et la banque partenaire limite le nombre d’établissements financiers pouvant accéder à ce moyen nouveau d'offrir des services financiers. 
Cette situation a conduit certains établissements à lancer leur propre solution. Une option qui n’est pas sans conséquence car parfois source de conflit entre opérateurs de mobile et établissements bancaires. Le service Monifone en a souffert à son lancement. Il s’appuyait sur les services d’un fournisseur de service à valeur ajouté adossé au réseau MTN. Une situation qui pour l’opérateur de mobile s’apparentait à une concurrence déloyale pour son produit MTN Mobile Money. Le canal avait vite fait d’être fermé ce qui a perturbé le lancement du service. Visiblement la banque semble avoir trouvé une autre issue. La grande question qui se pose désormais est celle de savoir à  qui appartiennent les clients. Les opérateurs les revendiquent tandis que les banquiers estiment que les services financiers sont de leur ressort.

Sur certains marchés les établissements bancaires ou postaux ont lancé des MVNO afin de pouvoir collecter les fruits de ce relais de croissance qui s'offre à eux. Les technologies nouvelles de paiement sans contact (NFC) viennent se rajouter à la panoplie de possibilités offertes. Il y a quelques années dans la perspective de la convergence mobile-banque, Visa, leader mondial des cartes de paiement avait racheté Fundamo, principal éditeur de plateforme de mobile money. Aujourd’hui, Visa a rajouté une corde à son arc en offrant désormais des cartes dotées de solution de paiement sans contact (NFC).


Avec 63% de pénétration du mobile et un taux de bancarisation qui se situe autour de 10% le marché camerounais offre un fort réservoir de croissance. Et opérateurs de téléphonie mobile et banques s’activent de concert ou en solo sur un gisement d’opportunités exceptionnel et en forte expansion : les paiements effectués via la téléphonie mobile. Dans notre environnement les infrastructures bancaires physiques sont faibles ou inexistantes en dehors d’agglomérations urbaines. Cela complique considérablement la vie quotidienne d’une population importante composée d'agriculteurs, de commerçants, d'artisans et de PME. Or cette population non bancarisée a besoin d’accéder non seulement à des services de paiement pour régler par exemple des dépenses d’épicerie, des frais de scolarité, des factures d’entreprises de services publics mais aussi à des services financiers classiques (virements, épargne,...).


 Toutefois, dans l’euphorie de ces nouvelles opportunités, il ne faudrait pas sous-estimer, voire oublier, les difficultés qui les accompagnent. La convergence entre le secteur des télécommunications et le secteur bancaire fait apparaitre des questions d’ordre réglementaire, en particulier sur la protection des consommateurs. Mais il existe des risques d’autres natures : comment sauvegarder les fonds des clients détenus par voie électronique ? Comment réduire les risques de fraude des agents ? Comment garantir la sûreté et la fiabilité des services ? Autant de questions qui nécessitent des réponses adaptées.

Aujourd’hui, dans la région Afrique Centrale, les solutions de paiement par mobile ont du mal à décoller. La faute à une législation contraignante qui a du mal à suivre les évolutions du progrès technologique. De plus en plus la question d’un décloisonnement entre banque et mobile se pose afin de pouvoir accroître de façon significative la pénétration de la bancarisation de l’économie, mais aussi de facilité l’accès à de nombreux services financiers (épargne, financement, assurances) aux populations vivant loin des circuits traditionnels.

Sous réserve de bien mesurer ces difficultés et de mettre en place les contrôles adéquats pour limiter les risques, les opérateurs de téléphonie mobile sont donc promis à un bel avenir au Cameroun comme dans le reste de l’Afrique. Toutefois la grande question demeure. Banque ou mobile ou encore banque mobile, ou est-ce que nous mènera le progrès technologique.

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