Découverte: 4 nuits et trois jours à Tana...



Le marché de Tana avec ses toits de tuiles rouges
Les formalités d’enregistrement achevées, j’arrive au contrôle de bagages. Une fois le scanner pour bagages à main effectué, je suis contraint, en plus de la fouille de mon sac à dos, de me soumettre à deux  fouilles au corps à 3 minutes d’intervalle. Des doutes naissent dans mon esprit.  En plus, je dois  répondre à des questions du type: vous n’avez pas de devises sur vous? Vous voyagez beaucoup, quel est votre profession ? Transportez-vous des pierres précieuses? Visiblement, au contrôle de police,  tous les motifs sont bons pour vous extorquer un peu d’argent... Et le groupe de policiers auquel je fait face n'entend pas me laisser filer en toute impunité. Manque de chance pour eux, je ne transporte ni devises, ni pierres précieuses.


Cette barrière franchie, ultime étape avant l’embarquement, un autre  cordon de police qui une fois de plus, se livre à la fouille de bagages. Cette dernière semble interminable. En cette période, et de nuit, un froid glacial sévit et en rajoute à l’épreuve. Je me rends compte qu’il est plus facile d’entrer que de sortir de Madagascar. Cette séquence fait naître en moi un sentiment d’amertume et d’inachevé qui ne m’avait pas habité tout au long des trois jours agréables et intenses passés dans la grande île.

Pour se soustraire à l’instance de la police, un compagnon de voyage me confiera avoir été délesté de 100 euros. On lui reprochait d’avoir  bijoux et devises en «grande quantité».

Vue de Tana depuis les abords du palais des reines


Trois jours plutôt. Le vol KQ262 se pose sur la piste de l’aéroport international d’Antananarivo-Ivato. Il est 1h45 mn en heure locale. Deux heures de plus qu’à Douala que j’ai quitté en mi-journée. Une escale de deux heures à Nairobi sur le désormais célèbre aéroport Jomo Kenyatta. Je découvre sous des habits neufs et en grand chantier. Par la modernité de son architecture en verre et acier et le confort de sa nouvelle aile,  Il n’a plus rien à envier aux aéroports de sa classe. Je lui trouve d’ailleurs une grande proximité avec l’aéroport Oliver Tambo de Johannesburg.

L’aéroport d’Antananarivo-Ivato est sans prétentions.  Ses trois verrières à la forme triangulaire rappellent tout de suite au visiteur les éléments distinctifs de l’architecture traditionnelle malgache. Bois, béton et verre cohabitent en harmonie et mette en valeur charme et simplicité l’édifice.
Une prise de température au thermomètre laser, à l’entrée de l’aérogare, passée, c'est le contrôle santé qu’il faut endurer.   Il se fait avec beaucoup de rigueur. On comprend qu’ici on fait très attention ici avec les épidémies de type Ebola, grippe aviaire, fièvre jaune et autres.. Une bonne demi-heure durera cette étape pour les moins heureux.  Puis c’est l’étape de police pour le visa. Ici pas de soucis. Pour des séjours de  moins de 30 jours c'est gratuit.

Le vol KQ 262



Affiche indiquant la gratuité du visa pour les séjours de moins de 30 jours.

Nombreux sont les visiteurs dans mon cas, jeunes étudiants européens en quête d'exotisme et de découverte. 7 fonctionnaires de police s'activent avec conscience à delivrer les visas gratuits.
De mes lectures, en préparation de mon voyage, j'ai appris que seuls 20% des malgaches parlent français.  Les plus instruits dit-on.
 Les policiers s’expriment, très souvent, en malgache, l’une des langues officielles. Cette la langue est un reflet du métissage de la grande île. A l’origine, elle est considérée comme appartenant à la famille des langues austronésienne.  Elle s’est enrichie par la suite d’éléments de langues diverses : bantoues, arabe, swahili, portugais et français notamment. Ici pour dire bonjour, on dit «Salama». Ca vous rappelle quelque chose ?
10 minutes plus tard passeport et valise en main, je peux partir à la découvertes de Tana. L'accueil qui m’est réservé est  brutal et sans transition ou période d’acclimatation.
Mon hôte qui s’est établi à Tana depuis bientôt deux années bientôt me fait savoir qu’il est sorti de Night-Club pour me récupérer à la descente d’avion. Nous devons y retourner car attendus par des amis à lui. Je ne me fais pas prier. Me voila embarqué pour un Tana-by-night-from-plane.
Direction le centre historique de Tana. La vingtaine de kilomètres qui séparent l’aéroport de la ville se déroulent sans anicroches. Je constate qu’il n’y a pas qu’à Douala que les rues ne sont pas éclairées de nuit.  
Notre destination c’est la « La suite 101». Un concept hybride entre bar et night-club situé sur les flancs l’une des nombreuses collines du vieux Tana où des maisons de briques rouges aux fenêtres étroites et colorées surplombent des rues étroites et pavées de blocs de pierre. Vestiges d’un passé et d’une histoire riches.

« Le club 101 » est organisée sur deux niveaux dont un, l'étage supérieur, est réservé au VIP. Le public est cosmopolite. Je découvre une jeunesse malgache insouciante qui se déhanche sur des rythmes divers: Afro-pop, reggae,  RnB, electopop. Le DJ a une programmation loin d’emporter mon adhésion, mais je ne suis pas là pour danser. A ma remarque sur la qualité du DJ, mon guide en profite pour m’expliquer que le métissage de la ville rend difficile l'adoption d'une ligne musicale précise. Chose qui de mon point de vue devrait être un avantage. Mon escale est courte. Quelques verres de « Double Black-Coca-Cola » plus tard, la fatigue de la longue journée sans repos me rattrape.

Au réveil, je découvre la cadre agréable de l’hôtel Tamboho. Il domine un plan d’eau bordé de palmiers. La pelouse verte et rase complète généreusement les  murs de briques de terre et les charpentes de bois apparentes et stylées. Les parquets faits de bois local sont traités avec soins. La décoration effectuée avec simplicité et goût se compose de tableaux de bois, de photographies présentant les faciès des populations de la grande île et d’autres éléments taillés dans la pierre et polis avec attention.
Je suis séduit cette merveille d’architecture logée au sein du Tana Water Front. Il se compose d’un centre commercial ou l’enseigne de super marchés à capitaux sud-africains Shoprite occupe une bonne place. Bureaux, résidences individuelles et collectives ainsi d’autres commodités complètent le site : coiffeur, librairie, restaurant, boutique de souvenirs.
Le cadre qui inspire repos et quiétude. De la pergola qui domine le lac, on apprécie mieux générosité et la richesse de la nature tout en profitant d’une vue sur les villes anciennes et nouvelles.
Conçu pour offrir un cadre de vie agréable et de qualité, Tana Water Front est de mon point de vue un modèle idéal pour le développement harmonieux et équilibré des villes en Afrique et un axe de réflexion crédible pour nos architectes et urbanistes.

Hôtel Tamboho


La piscine du Tamboho Hotel


Les étals chez Shoprite 
Hôtel Tamboho
Hôtel Tamboho
Tana Water Front


Tana Water Front


Le Hall du Tamboho Hotel


Vue de Tana depuis la pergola du Tamboho Hotel



Partis pour une découverte de Tana, nous commençons par une escale au Dzama Cocktail café pour déguster un plat de fruits de mer et découvrir le showroom qui héberge une appréciable variété du rhum malgache Dzama. D’ailleurs je ne fais pas prier lorsque le barman me propose comme découverte un « Surfer », cocktail à base de Rhum et de tonic dans lequel surfe un tranche de citron.

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Assortiments de produits Dzama, rhum de Madagascar
Packaging de luxe pour un rhum de 10 ans
L'enseigne du café-cocktail Dzama

  
La visite des sites touristiques les plus importants de la ville nous occuperont la suite. Le plus saillant sera le palais des Reines. Situé sur le point les plus hauts de la ville, cette bâtisse de pierre, imposante transpire l’histoire riche de Madagascar (Https://fr.wikipedia.org/wiki/Rova).

En cette période à Madagascar, c’est l’hiver. Le vent est froid et nous incite pas à trop nous attarder dans cet espace découvert. Nous sommes accompagnés dans notre tour par un guide qui arbore une coiffure rasta qui nous relate, avec un art consommé et une expertise jamais prise à défaut, l’histoire des souveraines et des lieux. Ce dernier, nous sachant Camerounais qui ne se prive pas de nous citer les footballeurs camerounais qui on en communauté avec lui les fameuses tresses: Rigobert Song, Cyrille Makanaki, Jean-Claude Pagal.

Le palais des Reines


Le clocher de la chapelle du palais des reines


la façade le la chapelle des reines


Un des canons qui assuraient la protection du palais des reines


L'entrée du palais des reines surmonté de l'aigle symbole de la royauté


Inscription commémorative sur le site du palais des reines


Inscription commémorative sur le site du palais des reines
La façade arrière du palais des reines


Édifice traditionnel malgache jouxtant le palais des reines


Plaque commérotative



La visite des sites culturels achevée, mon hôte me propose, pour entamer la soirée, un moment Jazzy. Une fois de plus « La Suite 101 » nous accueille. Le magazine culturel « No Comment » offre un moment de détente en musique à ses clients et partenaires. J’en profite pour siroter un verre de vin sur des airs de Bob Marley revisités par un orchestre sérieux et appliqué.

Un présentoir du magazine culturel No Comment


Les sonorités pleines la tête, mes hôtes me convient à dîner. Direction le restaurant « La Ribaudière ». Tenu par un Français, comme d’ailleurs la plus part des lieux de restauration et de détente de Tananarive. Le cadre agréable et décoré avec goût et simplicité. J'opte une formule sans risques : filet de zébu et purée de pomme de terre et un vin rouge estampillé Côtes du Rhône en accompagnement.
Le moment est agréable et détendu. Nous discutons agréablement de vie et la politique à Madagascar et dans notre Afrique dirigée trop souvent par des gouvernants aux allures de rentiers. Notre conclusion est simple : les mouvements associatifs doivent jouer un rôle important dans la sensibilisation et la prise conscience des enjeux de développement par les populations. Surtout qu’ici à Madagascar, la majorité de la population se trouve dans un état de pauvreté extrême.

L'enseigne du restaurant La Ribaudière



Puis c’est le tour de ville version club et bars. La première escale c’est « Le Club ». Le public est jeune ici. Bières et sodas semblent les boisons préférées. L’ambiance est froide. Nous ne nous attardons pas. Direction le « Kudeta », un bar situé dans l’enceinte de l’hôtel Carlton. Ici ça danse, ça rit, ça bavarde.  Nous sirotons un double Black sans glace en observant le public qui profite de ce lieu. Une heure plus tard, nous repartons pour « La suite 101 ».


Le dimanche est une journée tranquille. J’en profite pour découvrir le « Café de la gare »  et d’en apprendre un peu sur son histoire (www.cafedelagare.mg) et surtout apprécier dans ce cadre une bonne chope de bière.





Le restaurant le Carnivore. Pour tous les fans de viandes en tout genre. Boeuf, mouton, serpent, crocodile, sanglier....

Deux jours plus tard, mon séjour s’achève. Le Vol KQ 263 est prévu pour 3h30 du matin. Après un dîner tranquille, agrémenté d’un vin blanc sud-africain, avec mes hôtes au « Buffet du Jardin » en plein cœur du vieux Tana, nous décidons pour l’ultime soirée de nous livrer à une étude des comportements musicaux en milieux jeunes à Tananarive. Nous sommes un lundi.  L’escale choisie est le Monson. Un bar étroit aux conditions d’hygiène et de sécurité approximatifs. Les visiteurs ici sont pour l’essentiel des expatriés. Ici ils côtoient ici pour l’essentiel de jeunes filles malgaches qui rivalisent de style.

Decor au buffet du jardin


Le Manson pour tous les inconditionnel de la nuit et de la fête à Tana...

Un Dj distille de la musique. Afro-Pop, electro-pop, Techno, tout y passe. Mes hôtes m’expliquent que le Monson est une particularité à Tana. Il est ouvert 7j/7 et c’est le seul endroit où l’on, peut manger lorsqu’il est tard. Le rez-de-chaussée abrite une pizzeria, qui propose également des brochettes.  
Pour la dernière partition, je joue la sobriété. Je me contente d’un coca-cola.
Les souvenirs pleins la tête,  et je suis prêt à embarquer.
Au chaud sur le vol KQ 263, les yeux rivés sur les hublots, je regarde les lumières de Tana s’éteindre lentement dans la nuit déjà avancée et déjà,  je pense déjà à ma prochaine aventure. Merci Tana. Merci Tana pour tes couleurs et ta générosité.

La City un Mall qui indique bien que Tana est entrée dans la société de consommation


Restaurants et terasses sont présents  à La City


Bienvenue à la société de consommation





A visiter :




Sortir le soir

  •   Le Manson



Restaurants-Cafés




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