Au pays de la très haute flagornerie

Au Cameroun, il est une chose désormais sûre et certaine: le ridicule ne tue pas ou mieux ne tue plus. 

Pour se convaincre de cela il faut juste regarder un échantillon de la correspondance administrative qui circule librement à travers les réseaux sociaux, devenu le canal de diffusion privilégié. lAvec ces derniers, on peut accéder aux secrets des coffres-forts les mieux gardés de la république sans le moindre effort.

En parcourant les différents ouvrages qui font référence dans la correspondance administrative et même privée, il est recommandé d’observer certaines règles: précision, courtoisie. Et en  plus, les différentes formules d’appel sont bien précisées. 

Par exemple pour le président de la République, les règles du protocole  et de la correspondance administrative indiquent que la formule d'appel soit simplement "Monsieur le président de la République ». Simple n’est ce pas.

Au Cameroun, nous avons développé, à l’extrême, un art consommé de la flagornerie. L’art de la courbette et de la pliure de l’échine a étendu ses tentacules jusqu’à la correspondance officielle des plus hauts commis de l’Etat.

Tenez par exemple, pour parler d’une instruction du président de la République, nos administrateurs écriront avec déférence « Très Haute instruction», ou pour une information «Très haute information» et je vous signale que "chef de l’Etat" s’écrira en lettres capitale. Sans doute, histoire de souligner la grandeur du personnage et de la fonction.

Après les « Très haut commandement », « Très hautes instructions», « Très haute information», «Très haut patronage », "Très haut représentant", on espère que la suite ne sera pas une «Très haute chute» après une très haute fatigue du peuple qui dure déjà… depuis quarante très très très longues années. Une éternité quoi !

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