Garde-à-vous !
J'aime le cérémonial militaire. Il a
quelque chose de particulier que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Précis,
minuté, bien réglé. Ici tout se conjugue à l’impératif. Chose qui rend plus
facile, précise et sans ambiguïté, la transmission des instructions. Pas de
place pour le superflu. Les tenues choisies pour la cérémonie du jour. L'ordre
et l'alignement des troupes. Tout est réglé. Comme sur du papier à musique.
Cela faisait bien longtemps que je
n’avais pas assisté à ce type de cérémonie. Quand enfant j’étais, au gré des
mutations de mon officier de père, nous prenions plaisir à assister à ces
grands rassemblements militaires du vendredi. Ils étaient toujours ponctués par
un défilé. Lorsque notre école était à proximité de la place de rassemblement,
il nous arrivait, parfois, de prolonger notre récréation afin de ne pas manquer
ces moments qui nous procuraient plaisir et joie immenses. Nous étions fans de
la rigueur et de la discipline qui émanait de ces moments.
Pour la circonstance, la musique principale des Armées s’est parée de son uniforme d’apparat qui rappelle le drapeau du Cameroun. Elle se compose d’une vareuse rouge à boutons dorés ceinte à la taille par un ceinturon blanc. Le tout rehaussé par des épaulettes jaune or. Le pantalon vert porte, à la façon d’un smoking, une bande latérale dorée. Une casquette, avec un macaron portant une cithare brodée en fil d’or, de couleur verte fait office de couvre-chef. Dans cette masse rouge, d’ou émerge des classiques de la musique militaire bien rythmés, je reconnais "Et ma jolie colombe qui chante jour et nuit", "Le jour le plus long"... ou encore un titre composé par Maurice Elanga, ah qui s'en souvient encore, "A Nkunkuma ooooh ooooh, A Nkumah oooh oooh", qui me replongent dans mon enfance, je distingue la vareuse de couleur jaune du chef d’orchestre qui, avec des gestes secs et précis de ses mains gantées de blanc, bat la mesure. Je note également que les évolutions sociales qui ont permis aux de rejoindre le métier des armes s'appliquent bien ici. Elles sont nombreuses au sein de la compagnie musique ou elles tiennent divers instruments.
Le drapeau des Armées et sa garde
La musique des armées à la parade
Quelques officiers récipiendaires des médailles
Arrivées des officiers promus
Une limousine d'officier général
Dans ce cérémonial, l'arrivée du drapeau
de la République est un moment fort de symbole qui donne au concept
d’ « honneur et fidélité » toute sa force. Escorté par 6 hommes,
vêtus de la tenue de combat verte avec des camouflages imprimés que nous
appelons tenue camouflée, qui d'un pas martial martèlent le bitume de l'immense cour
d’honneur de la Brigade du Quartier général au centre de laquelle flotte perché
sur un interminable mât le drapeau vert rouge et jaune frappé d’une étoile,
symbole de l’Etat. Dans le silence, les pas claquent comme des salves lointaines de canons.
La musique s’arrête. Les voix de
taisent. Les officiers, sous officiers, gendarmes et militaires assis sous les
sous les tribunes se lèvent pour saluer le passage du drapeau qui s'immobilise
devant le commandant des troupes qui d'un ton sec commande: « Au drapeau ! ».
Les clairons sonnent. Puis, une fois le salut effectué, comme il est arrivé, le
drapeau reprend son chemin pour s'intercaler dans l’alignement des troupes
présentes pour le piquet d’honneur qui se composé de la musique principale des Armées,
le drapeau des Armées, des sections de 21 hommes réparties ainsi : une
pour la Gendarmerie, deux pour l'Armée de terre, une pour l'Armée de l'air, la
marine et le Corps national des sapeurs pompiers.
Puis au loin retentit une sirène. Un motard apparaît et s’immobilise. Le ministre de la Défense, qui préside la cérémonie apparaît et s’immobilise devant le drapeau des Armées. Hymne national joué et revue des troupes effectuée, la cérémonie peut commencer. Les articulations de la cérémonie de remise d'insigne de grade et de médailles sont lues par une voix sans émotion. Ce sera la remise des médailles au titre du 20 mai 2013, puis les insignes de grade aux officiers, sous officiers et gendarmes et militaire de rang.
Le drapeau et la batterie, section de
musique composée de tambourins et clairons, se mettent en place. Les ordres
crépitent dans les hauts parleurs : « Ouvrez les bans… fermez les
bans, garde-à-vous… Portez armes… Présentez armes… Repos… Demi tour à
droite… en avant marche». Les clairons sonnent. Le ballet peut commencer. Deux heures après le
début de la cérémonie, le ministre de la Défense félicite le commandant de
troupes à l’issu du défilé. Les cris de joie, embrassades et échanges de
bouquet de fleurs envahissent la cour d’honneur de la Brigade du Quartier
général. La suite sera moins martiale, mais toujours ponctuée d’émotions. Pour
notre plus grand plaisir.
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